UNIFFAC : la technologie au service de la formation des arbitres

UNIFFAC : la technologie au service de la formation des arbitres

Dans un monde du football en constante mutation, l’UNIFFAC a intégré la dimension technologique dans son stage de formation à Douala. Effoudou Claude Laurent, analyste vidéo, expert en développement de la performance sportive et spécialiste des technologies de l’information de haut niveau, a joué un rôle crucial auprès des 16 arbitres et arbitres assistants de la zone. Son intervention révèle une vision claire : préparer les arbitres d’Afrique centrale aux réalités du football moderne.

Effoudou Claude Laurent plante d’emblée le décor : « Le monde actuel est technologique et la CAF et la FIFA, dans leur programme depuis 2020, sont en train de mettre en place la technologie dans l’arbitrage pour faciliter l’arbitre, notamment l’apport du VAR, de la goal line technology et autres. »

Depuis 2020, l’adoption de la technologie dans l’arbitrage s’est accélérée à tous les niveaux. Le VAR, introduit en 2018 lors de la Coupe du Monde, est désormais un standard dans les grandes compétitions. La CAF a progressivement généralisé le VAR dans ses compétitions phares : CAN, Ligue des Champions et CHAN. Pour l’UNIFFAC, former des arbitres sans les préparer à ces technologies reviendrait à les condamner à l’obsolescence.

L’expert explique comment la technologie transforme la formation : « Maintenant, nous essayons de faciliter le travail des instructeurs en leur donnant les performances physiques et techniques pour qu’ils améliorent de jour en jour. »

Cette approche révolutionne la pédagogie. Grâce aux capteurs de performance, analyses de déplacement et données GPS, il est possible de quantifier précisément les efforts fournis : distance parcourue, nombre de sprints, vitesse moyenne et maximale, temps de réaction, positionnement optimal. Ces données objectives permettent aux instructeurs de personnaliser leurs conseils et de mesurer les progrès réalisés. La formation devient ainsi plus scientifique et efficace.

Effoudou Claude Laurent détaille l’utilisation de l’analyse vidéo : « Nous recherchons des cours qui vont permettre que les arbitres soient imprégnés de ce qu’on attend d’eux et par la suite, ces images sont revues par ces arbitres qui pourront améliorer leurs compétences et qu’ils pourront encore travailler dans les jours à venir. »

Chaque séance pratique a été enregistrée, permettant aux arbitres de revoir leurs performances. Cette méthode offre la prise de conscience nécessaire, l’apprentissage par l’erreur, la modélisation des bonnes pratiques et surtout, la possibilité de travail personnel continu après le stage.

La partie la plus visionnaire concerne l’avenir technologique de la zone : « Nous espérons que d’ici peu, avec l’apport fait par notre président de zone, M. Jean-Guy Blaise Mayolas, nous aurons d’ici certains regroupements, et même dans les compétitions zonales de l’UNIFFAC comme ça se fait ailleurs, l’implémentation du VAR. »

L’UNIFFAC ne se contente plus de former ses arbitres aux technologies existantes, elle envisage de les déployer dans ses propres compétitions. Cette implémentation présenterait plusieurs avantages : familiarisation des arbitres avec l’outil dans un environnement régional, réduction des erreurs majeures, amélioration de l’équité sportive et alignement sur les standards internationaux.

Effoudou Claude Laurent souligne l’importance de la communication : « On aura l’occasion de faire partager, que ce soit aux journalistes sportifs ou à l’opinion publique, l’importance technologique de l’arbitrage. »

Cette dimension éducative est cruciale. Les journalistes sportifs, mieux formés au fonctionnement du VAR, pourront transmettre une information plus juste au grand public. L’UNIFFAC pourrait organiser des sessions spécifiques pour les médias et des campagnes de sensibilisation pour démystifier l’arbitrage moderne et créer plus d’empathie envers les officiels de match.

Le témoignage d’Effoudou Claude Laurent révèle une vision cohérente et ambitieuse. Des données de performance facilitant le travail des instructeurs, à l’analyse vidéo permettant l’auto-évaluation, jusqu’à la perspective d’implémenter le VAR dans les compétitions régionales, l’UNIFFAC trace une feuille de route prometteuse.

L’engagement du président Jean-Guy Blaise Mayolas, la compétence d’experts comme Effoudou Claude Laurent et la réceptivité des jeunes arbitres constituent les ingrédients d’une transformation réussie. Dans quelques années, on se souviendra de ce stage de Douala comme d’un moment fondateur où la technologie est devenue l’alliée de l’excellence arbitrale en Afrique centrale.

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